Talismans

Le désert entre nous n'est que du sable

9 mars – 1 juillet 2018

 

Oeuvres de : Adonis, Leonor Antunes, Art Orienté Objet, Kader Attia, Pedro Barateiro, Bady Dalloul, Laddie John Dill, Eléonore False, Isabelle Ferreira, Claire Fontaine, Maria Hassabi, On Kawara, Tarek Lakhrissi, Cildo Meireles, James Nares, Azzedine Salek, Lawrence Weiner

Conférences
Dingdingdong – Emilie Hermant et Valérie Pihet (18 avril 2018)
Kader Attia (19 juin 2018)

Chorégraphies, films et performances :
Pedro Barateiro, Maria Hassabi, Liz Magic Laser, Pedro Neves Marques, Francisco Tropa, Ana Vaz

Commissaire : Sarina Basta
Assistant curatorial : Pietro Della Giustina

En partenariat avec Le Jeu de Paume et le Festival Move au Centre Pompidou pour la programmation culturelle.

[Image de couverture : Pedro Barateiro, The Universe in a Cup, Courtoisie de l’artiste et de la Galerie Filomena Soares, Lisbonne]

Laddie John Dill Laddie John Dill, Light and Sand, 2018. Courtoisie de l'artiste et de la Galerie Dominique Fiat, Paris
James_Nares-Pendulum-2011-02 James Nares, First Pendulum, 1976. Courtoisie de l'artiste et de Paul Kasmin Gallery, New-York
Isabelle Ferreira Isabelle Ferreira, Pétales (#7 - Diptyque), 2016. Courtoisie de l'artiste et de la Galerie Maubert, Paris. Photo : Rebecca Fanuele
Scarabée Scarabée, Epoque basse, Collection Musée Gulbenkian - Collection du Fondateur, Lisbonne
Eléonore False Eléonore False, Remise en forme (Please come In, Kasuo Shiraga). Courtoisie de l'artiste. Photo : Guillaume Pazat
Baddy_Dalloul_Oman_Letters_inside1 Bady Dalloul Oman Letters, Irpinia earthquake, 1962. Courtoisie de l’artiste. Photo : Change is good

 

« Il n’y a pas d’espace aussi sombre que celui juste à côté de la lumière», Trinh Minh Ha

\ˈta-ləs-mən-\ talɪzmən. Le désert entre nous n’est que du sable, prend la forme de l’exposition, de conférences, de performances, de projections et d’une publication. Ce projet s’organise autour de trois axes: l’incommensurabilité du temps après la crise, la réparation et le talisman.

La réparation démarre avec un constat : les réponses se situent dans des témoignages singuliers. C’est souvent à la lumière de ceux qui ont survécu aux chocs de l’adversité que se dresse la forme de nouvelles réalités possibles.

Dans cette exposition on considère l’apocalypse comme possiblement derrière nous, tel que le décrit le shaman Yanomami Davi Kopenawa dans son livre La chute du ciel. Ce concept est lié à l’idée d’effondrement interne ou à l’histoire d’un peuple qui doit survivre à la destruction et peut s’étendre aux survivants de désastres nucléaires.

Le talisman ici, c’est le lien entre les éléments hétérogènes qui ont un sens particulier pour celui qui les compose. C’est plutôt dans sa dimension d’objet composite que par sa nature ésotérique que cet objet nous intéresse. Ce n’est pas non plus sa capacité de domination sur les personnes au nom de la superstition qui justifierait des actes d’oppression et de violence. C’est sa capacité à créer des histoires, des liens qui aident l’individu à gérer le monde et à créer des mondes. Le talisman est dans notre contexte un prétexte pour prendre un concept d’objet comme origine à une réflexion sur l’art, un objet qui a une valeur discutable, un effet instable, qui n’est pas forcément contrôlable par les forces du pouvoir et qui, par sa nature, a la capacité de circuler avec ses propriétaires. Avec cette circulation, ses lectures, les sens qu’il produit se transforment.

En cela, le talisman qui nous intéresse établit un rapport entre les choses, il donne une force à celle ou celui qui en a besoin, parce qu’il porte avec lui un sentiment d’appartenance ou d’identification, de projection dans le présent et le futur, qui n’est autre que la capacité de projection du sujet et de ses propres ressources. Toute société a ses fétiches, même notre société occidentale postindustrielle, ce que Bruno Latour, Philippe Pignarre et Isabelle Stengers ainsi que Tobie Nathan ont pu explorer dans leurs écrits. Le talisman dans ce contexte aujourd’hui est souvent un objet qui appartient à des membres de communautés minoritaires, qui doivent se battre pour avoir une place dans le monde ou un sens d’agentivité. Dans certains pays où leur usage est plus commun, parfois toléré, les talismans échappent au pouvoir des religions officielles. Ce sont aussi des invocations, et des poèmes en matière, un palliatif au sentiment d’impuissance, un réconfort, un rappel que même si on ne se sent rien, on peut saisir une force, telle que celle à l’intérieur de soi et la régénérer.

Ce projet a pour fondement théorique une lecture empathique qui recueille les vecteurs et les forces d’attachement, d’effondrement, de détournement, et de retournement, à partir de propositions artistiques, et d’un rassemblement de corpus d’idées. A été essentielle dans sa conception la recherche de théoriciens tels que Boris Cyrulnik, Eve Kosovsky Sedgwick, d’artistes tels que Kader Attia et de poètes comme Adonis.

Voir dans l'agenda

Programmation complémentaire au Jeu de Paume

Table ronde avec Sarina Basta, Pedro Neves Marques, Olivier Marboeuf, Maria Ptqk et Ana Vaz le 13 mars à 18h30

Programmation complémentaire pour le Festival Move au Centre Pompidou

Du 7 au 24 juin ; installations-performances de Maria Hassabi et Liz Magic Laser ; performances en salle de Pedro Barateiro et Francisco Tropa.

Updated on 14 août 2018

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