Tout ce que je veux. Artistes portugaises de 1900 à 2020

All I Want / Tudo o que eu quero

Fundação Calouste Gulbenkian (Lisbonne) : du 2 juin au 23 août 2021
Centre de création contemporaine Olivier Debré (Tours) : du 25 mars au 4 septembre 2022 

Commissaire : Helena de Freitas et Bruno Marchand

De grands noms tels que Maria Helena Vieira da Silva, Lourdes Castro, Paula Rego, Ana Vieira, Salette Tavares, Helena Almeida, Joana Vasconcelos, Maria José Oliveira, Fernanda Fragateiro, Sónia Almeida et Grada Kilomba, entre autres, sont représentés dans cette exposition par des peintures, des sculptures, des dessins, des objets, des livres, des installations, des films et des vidéos, offrant au public une large image de leurs univers artistiques respectifs.

« Je ne veux qu’une chose : de l’espace, rien que de l’espace ».

Cette déclaration de la philosophe allemande Lou Andreas Salomé est une injonction à réfléchir sur l’espace de création qui, pendant de nombreux siècles, a été presque exclusivement réservé aux hommes. Une grande partie de cette production artistique s’est, de toute évidence, attachée à représenter la femme dans les rôles prédéfinis qu’on lui prêtait. L’exposition « Tout ce que je veux » (All I Want / Tudo o que eu quero) prend le contre-pied de cette évidence et invite le public à se poser la question suivante : comment la femme artiste s’est-elle représentée au Portugal depuis l’an 1900 jusqu’à l’époque actuelle ? Dans ce vaste univers de création plastique, quelle image s’est-elle construite sur et pour elle-même, et avec quels statuts, quelles subtilités, quels masques ou quelles provocations a-t-elle livré son regard à la société ?

L’autoportrait emblématique d’Aurélia de Souza, peint en 1900, est le point de départ d’une réflexion sur un contexte de création qui, pendant des siècles, a été presque exclusivement masculin. L’exposition suit un ensemble d’axes qui révèlent la volonté des artistes de s’affirmer face aux systèmes de consécration dominants : le regard, le corps (leur corps, le corps des autres, le corps politique), l’espace et la manière dont ils l’occupent (la maison, la nature, l’atelier), la manière dont ils franchissent les frontières disciplinaires (peinture et sculpture, mais aussi vidéo, performance, son) ou encore la détermination avec laquelle ils avancent dans l’utopie d’une construction transformatrice, d’eux-mêmes et de leur environnement.

Le titre de l’exposition, Tudo o que eu quero – Artistas portuguesas de 1900 a 2020, s’inspire de Lou Andreas-Salomé, une auteure qui a développé l’une des réflexions les plus remarquables sur la place des femmes dans l’espace social, intellectuel, sexuel et amoureux des derniers siècles, situant ainsi les artistes sélectionnés dans un esprit de subtilité, d’affirmation et de puissance. Contre tous les obstacles, ces artistes de générations diverses et de sensibilités différentes ont conquis leur place, par la force de la qualité de leurs propositions. Célébrer cette conquête nécessite de résister à l’approche illustrative que suggère une représentation générique (femmes artistes) et nationale (portugaise). Mais elle nous oblige aussi à ne pas oublier qu’au XXIe siècle, rien n’est consolidé en matière d’égalité des sexes, que ces œuvres sont les instances d’un long effort collectif pour le droit à une existence artistique à part entière.

Partant de ce postulat, l’exposition contribue à souligner l’importance du renforcement du modèle social européen, l’une des principales priorités de la présidence portugaise du Conseil de l’Union européenne, qui passe également par la lutte contre les inégalités et la valorisation de la femme artiste.

Dans le cadre du vaste programme de manifestations artistiques élaborées sur ce thème, il s’agit de se concentrer sur le sens de l’image que la femme artiste entend construire d’elle-même pour les autres et part du principe que cet univers visuel est un sujet de recherche et de réflexion fertile, transversal à de nombreuses disciplines des sciences humaines et sociales, et qu’il permet d’actualiser et de problématiser les études sur le genre.

Cette exposition est une initiative du ministère de la Culture avec le projet de commissariat de la Fondation Gulbenkian. Exposée pour la première fois à l’occasion de la présidence portugaise, elle sera présentée en 2022 au Centre de Création Contemporaine Olivier Debré, à Tours, dans le cadre de la programmation générale de la Saison croisée Portugal-France.

[Image de couverture : Aurélia de Sousa, Autoportrait, 1900. Coll MNSR, Porto. © Manuel Palma ]

Ana Vieira (1940-2016) Pronoms (2001) © Pedro Pina
Ana Vieira (1940-2016) Environnement – Salle à Manger (1971) © Pedro Pina
Ângela Ferreira Stone free (2012) © Filipe Braga
Aurélia de Sousa (1866-1922), Autoportrait (1900), © Manuel Palma
Aurélia de Sousa (1866-1922), Autoportrait «à la cravate noire» (vers 1895) © Pedro Pina
Carla Filipe (1973), Le peuple réunit jamais ne sera (2009-2010) © Pedro Pina
Filipa César (1975), Insert (2010) © Pedro Pina
Gabriela Albergaria (1965) Arbre coupé en cubes et disposé en ligne (2019-2020) © Pedro Pina
Helena de Almeida (1934-2018), La maison (1979). © Manuel Palma
Isabel Carvalho (1977), Léxique CB (2019) © Pedro Pina
Joana Vasconcelos (1971), Wash and go (1998) © Pedro Pina
Maria José Oliveira (1943) Aile - L'âme ne se mesure pas en centimètres (2010) © Pedro Pina
Patricia Garrido (1963), Meuble au cube (A.L.T) (2013) © Pedro Pina

 

Communiqué de presse

 

 

Updated on 07 novembre 2022

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