L’Intranquillité | PAN CAFÉ
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PAN Café |
Lauréat de la 4e édition de l’appel à projets 2023-2024 du programme EXPOSITIONS GULBENKIAN, PAN Café présente L’Intranquillité.
Au programme installation, performance, talk, musique, workshop, cuisine, édition… Avec Isabel Carvalho, Tita Maraviha, SoundPreta, Cécile Paris et leurs invité·es.
C’est en périphérie que les chemins de traverse se croisent. Et si, plutôt que de chercher la seule route vers des espaces majoritaires, nous concentrions notre énergie vers des espaces multiples, agissant déjà à travers nos vies, nos amitiés, nos vulnérabilités et nos solidarités ? Est-ce que le centre univoque cesse d’exister dès lors que la multiplicité de nos désirs va ailleurs, partout ? Ne faudrait-il pas préparer et co-construire d’autres imaginaires et récits si nous ne voulons pas qu’ils soient capturés par l’appel vers le centre ? Est-ce possible d’imaginer des convergences entre nos engagements à la périphérie ?
C’est à partir de PAN Café, que nous sommes parti·es sur des chemins de traverse jusqu’au Portugal. Le « Grand Paris » est considéré comme la troisième ville portugaise, après Lisbonne et Porto, avec une présence estimée à près de 400 000 habitant·es portugais·es ou d’origine portugaise. Le pic avait été atteint lors de la période 1958-1974, avec près d’un million de portugais, lors d’une répression accrue du régime fasciste et de la guerre coloniale.
Quels récits sont en train d’être questionnés et repensés par le Portugal et sa diaspora aujourd’hui ? Comment les artistes qui vivent au Portugal agissent sur les imaginaires des différentes périphéries ?
Nous avons invité trois artistes portugaises à venir vivre et travailler en résidence sur l’Ile Saint-Denis pendant trois semaines, accueillies sur les péniches emblématiques des berges de la commune, dans le cadre d’un précieux partenariat avec l’association Péniches à la Folie.
Nous avons plongé dans la mémoire vivante de l’émigration portugaise en France et deux figures sont apparues pour nous guider dans notre réflexion. Lors de nos déambulations à Lisbonne, nous nous sommes arrêté·s au bistrot Botequim, dont l’histoire singulière – il a été ouvert en 1971 par la poétesse Natalia Correia et la sculptrice Isabel Meyrelles, qui vit en région parisienne – nous renvoyait à l’histoire du féminisme, de la science-fiction, de ces autres espaces de vie et d’art. Tandis que la récente diaspora artistique brésilienne qui vit au Portugal et interroge la violence toujours agissante de son passé colonial, nous a renvoyé vers les combats historiques menés depuis Paris par le penseur anticolonial angolais Mário Pinto de Andrade (1928-1990), compagnon de la cinéaste Sarah Maldoror. Ces deux présences nous ont aidé à cheminer ensemble avec les artistes Isabel Carvalho, Lola Rodrigues et Tita Maravilha dans la préparation des rencontres qui auront lieu à PAN Café. Nos chemins partent d’endroits multiples mais nous cherchons des points d’intersection entre nos diasporas, nos errances et nos sensibilités précaires. L’intranquillité — ce principe cher au poète portugais Fernando Pessoa (1888-1935) — nous conduit sur des chemins périphériques où se croisent nos luttes.
Texte de Perdo Morais, commissaire.
PAN Café Dossier de Presse
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Programmation : VENDREDI 22 MARS SAMEDI 23 MARS LES 3 JOURS EN DETAIL Enfant Indigo à la cuisine et les éditions Mémoire Vive dans notre bibliothèque JEUDI 28 MARS VENDREDI 29 MARS / BOTEQUIM SAMEDI 30 MARS / FESTIVAL PRECARIAS
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