CAMILLE JUTHIER
“Les Oiseaux Chantent Pour Les Fleurs”. Et Moi, Je Fais Des Câlins Aux Arbres Avec Mes Oreilles.

L’objectif de ce projet est de créer un espace sensoriel avec les élèves d’une classe Ulis et différent·es intervenant·es scientifiques ou thérapeutes. Ensemble, ils et elles exploreront l’héritage des approches artistiques développant une dimension thérapeutique, comme celles de Lygia Clark, Pauline Oliveiros ou Fernand Deligny, et prendront pour appui leurs démarches empruntes de la pédagogie populaire. Cet ancrage dans le dispositif Ulis, leur fera mettre au centre les questions d’inclusion et de respect des différences, de soin porté aux autres et aux espaces.
Le projet se déroulera dans un collège, situé dans la ville de Saint-Soupplets en Seine-et-Marne, village rural dans la zone d’attraction de Paris et bordé par une forêt. L’artiste se questionnera sur la manière dont ce territoire aux aspects antagonistes agit sur l’imaginaire des élèves. Ils et elles exploreront la forêt à l’écoute des langages d’autres espèces : comment pourraient-ils enseigner, inspirer de nouvelles manières d’être au monde, de collaborer, de ressentir ? Puis, ils et elles observeront le collège et leur environnement d’apprentissage, les architectures et les mobiliers, les lumières et les matières : quels effets ont-ils sur les corps ?
À partir de ces expériences, ils et elles créeront dans le collège une installation hybride entre architecture et forêt, un espace qu’ils et elles imagineront et réaliseront à partir de divers glanages. Des gestes performatifs inspirés des méthodes somatiques pourront y être expérimentés, pour entrevoir comment le langage corporel peut aider à faire groupe. Elles et ils seront invités à filmer ce qui leur semblera à retenir à chaque étape du travail pour constituer une partie documentaire. Ces expérimentations aboutiront à un moment de tournage d’une fiction dans l’installation

MARGAUX DZUILKA ET MAYA GERING
Mères au parloir : Faire résonner le chœur des femmes

Mères au parloir, projet de court métrage, vise à donner une visibilité et une voix aux mères et aux femmes de détenus. Ce court métrage au scénario fictif suit un groupe de femmes aux Mureaux, dans les Yvelines, qui luttent pour maintenir le lien avec leurs fils ou leurs maris incarcérés et ce malgré les obstacles administratifs, une desserte en transports en commun qui laisse à désirer et le tabou social qui règne autour de la détention.
Ces mères et épouses d’hommes incarcérés seront donc les narratrices du film. Au son, on les entend se confier entre elles dans le “taxi-parloir”, navette mise en place depuis 2014 par l’association Tendre La Main 78 (TLM78) basée aux Mureaux. Le Peugeot blanc sera tout à la fois leur confessionnal et leur caisse de résonance. 
Il leur permet de mettre en lumière des dizaines d’autres problèmes sociétaux systémiques sous-jacents : mobilité, dématérialisation, barrière de la langue, arbitraire de l’administration pénitentiaire. Les créations des participantes à partir d’un fond vert viendront accompagner visuellement les récits narratifs et personnels de ces femmes, mais aussi suggérer d’autres possibles, hors du littéral. Les images aspirent à être des ponts d’empathie entre leurs paroles et les spectateurs, entre l’histoire avec grand H, et celle avec petit h.

Margaux Dzuilka

Maya Gering

HANNAH PUZENAT
Mémoires Croisées – récits cartographiés

Mémoires croisées – Récits cartographiés est un projet artistique sur la mémoire, l’identité, la découverte de l’autre et l’exil. Sur le thème de la cartographie imaginaire, sensible et évolutive, Hannah Puzenat compte tisser les liens entre histoires singulières et histoire commune.
Axé sur la transmission intergénérationnelle, ce projet avec des personnes de tout âge a pour dessein de partir à la recherche de ses origines et de son passé individuel et collectif, par un travail de collecte et d’archivage, des croisements avec d’autres disciplines telles que la géographie, sur des territoires imprégnés d’une histoire forte en lien avec différents mouvements de population.
En collaboration avec des personnes de tout âge où chacun pourra partager son parcours de vie, le but est d’inventer un nouveau langage pour retracer ses origines et les croiser avec celles de son entourage, se réapproprier son histoire par l’écriture d’une toute nouvelle carte, pour donner lieu à une projection croisée de ces cartes imaginaires en lien avec chaque témoignage et révéler l’invisibilité de ces traversées.

Hannah Puzenat