Amadeo de Souza-Cardoso, Sonia et Robert Delaunay. Correspondances

3 avril – 9 septembre 2024 | Centre Pompidou (Niveau 4, Salle 34)

Exposition au Centre Pompidou en partenariat avec la Fondation Calouste Gulbenkian dans le cadre du programme PARTENARIATS GULBENKIAN visant à soutenir l’art portugais au sein des institutions artistiques européennes.

Commissariat par Helena de Freitas, conservatrice au Centre d’Art moderne de Lisbonne – Fondation Calouste Gulbenkian, Sophie Goetzmann et Angela Lampe.

Articulé en deux volets se répondant symétriquement, le parcours présente les œuvres des trois artistes, de leurs débuts jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale, en faisant apparaître tant leurs préoccupations communes que leurs disparités.

Amadeo de Souza-Cardoso s’installe à Paris à la fin de l’année 1906. À ses débuts, son style coloré et décoratif, influencé par le fauvisme, se rapproche des portraits réalisés au même moment par Sonia Delaunay. Parallèlement, Souza-Cardoso et Robert Delaunay partagent un intérêt pour l’architecture, les formes anguleuses et géométriques, peintes à l’aide de palettes monochromes. Le couple Delaunay ne fait toutefois la rencontre du peintre portugais qu’au cours de l’année 1911; dès lors, les trois artistes se fréquentent régulièrement.

 

Amadeo de Souza-Cardoso. Cavaleiros (Cavaliers) 1913, huile sur toile, 100 × 100 cm. Musée national d’Art moderne © Centre Pompidou, MNAM-CCI/ Bertrand Prévost / Dist. RMN-GP

Amadeo de Souza-Cardoso. Chanson populaire, la Russe et le Figaro, vers 1916, huile sur toile, 80 × 60 cm. Lisbonne, Fundação Calouste Gulbenkian – CAM-Centro de Arte Moderna © Centre Pompidou, MNAM-CCI/ Dist. RMN-GP

 

Amadeo de Souza-Cardoso. Clown, cheval, salamandre, vers 1911, gouache sur papier, 50 × 61 cm. Lisbonne, Fundação Calouste Gulbenkian, CAM-Centro de Arte Moderna © Paulo Costa

À l’aube de la guerre, leurs recherches s’orientent dans des directions très similaires, portées sur l’étude abstraite de la lumière et des couleurs. Les Delaunay réalisent des compositions autour de la diffusion des rayons solaires ou de l’éclairage électrique, dans lesquelles les contrastes colorés se déploient en cercles. Visuellement très proches, les toiles abstraites de Souza-Cardoso se caractérisent toutefois par des volumes plus marqués, jouent sur des couleurs plus chaudes.

Surpris par le déclenchement de la guerre alors qu’il se trouve au Portugal pour des raisons familiales, Souza-Cardoso ne retourne pas à Paris. Il est rejoint à partir de l’été 1915 par le couple Delaunay, qui s’installe à Vila do Conde, au nord de Porto, dans une luxueuse villa proche de la mer. Sonia se consacre à des travaux d’art décoratif inspirés de l’artisanat local – poteries, broderies –, représentés dans les toiles de Robert, qui réintroduit peu à peu des éléments figuratifs dans ses compositions.

 

Robert Delaunay. La Verseuse, 1916, huile et peinture à la cire sur toile, 140 × 150 cm. Musée national d’Art moderne © Centre Pompidou, MNAM-CCI/ Jean-Claude Planchet/ Dist. RMN-GP

Sonia Delaunay. Prismes éléctriques,1914, huile sur toile, 250 × 250 cm. Musée national d’Art moderne © Centre Pompidou, MNAM-CCI / Dist. RMN-GP

 

De même, Souza-Cardoso se détourne de l’abstraction pour puiser davantage son inspiration dans l’art et la culture populaires, notamment les céramiques et les poupées. Dans ses dernières œuvres, réalisées un an avant son décès, en 1918, l’artiste portugais s’intéresse aux images issues de la culture visuelle de masse et à la technique du collage, également expérimentée par Sonia dans ses essais d’affiches publicitaires. Il opère une fusion entre culture populaire et urbaine, d’une grande originalité.

Souza-Cardoso succombe à l’épidémie de grippe espagnole en 1918. L’étude de ses échanges avec les Delaunay brouille la hiérarchie établie entre le Nord et le Sud, le centre et la périphérie, révélant un panorama artistique plus complexe et interconnecté. Des vitrines documentaires complètent l’ensemble, et présentent des archives et photographies relatives à la vie des Delaunay au Portugal. Les projets communs échafaudés avec Souza-Cardoso sont également abordés ; parmi eux, celui de la Corporation nouvelle, tentative infructueuse de rassembler un vaste réseau d’artistes pour organiser, pendant la guerre, des « expositions mouvantes » à l’international.

 


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ARCHIVES - AMADEO AU GRAND PALAIS (2016)

 

Updated on 26 mars 2024

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