Dans le cadre des Rencontres de la Bibliothèque Gulbenkian, nous aurons l’honneur d’accueillir António Pinto Ribeiro pour nous parler de son dernier livre Novo Mundo, Arte Contemporânea no tempo da pós-memória / Nouveau Monde, art contemporain à l’époque de la postmémoire.

Cet ouvrage, publié au Portugal aux éditions Afrontamento en 2021, présente un caractère innovant et pertinent participant aux grands débats contemporains en abordant en une série d’essais le thème de la postmémoire à travers l’étude de la démarche artistique de treize artistes « afro-européens », selon l’expression d’Achille Mbembe et Felwine Sarr.

Ces artistes sont :

Aimé Mpane, artiste visuel congo-belge ; Amalia Escriva, réalisatrice franco-algérienne ; Ana Mendes, artiste performer portugaise ; Délio Jasse, artiste visuel luso-angolais ; Dino de Santiago, musicien luso-capverdien ; Fatima Sassimi, réalisatrice franco-algérienne ; Francisco Vidal, artiste visuel luso-angolais ; John K. Cobra, artiste visuel congo-belge ; Katia Kameli, artiste visuel franco-algérienne ; Louise Narbo, photographe franco-algérienne ; Margarida Cardoso, réalisatrice portugaise ; Nuno Nunes Ferreira, artiste visuel portugais ; Teatro Griot, compagnie de théâtre portugaise.

L’ouvrage aborde les œuvres d’artistes pratiquant différents langages et disciplines artistiques – du cinéma à la musique, des arts visuels au théâtre, de la danse et de la photographie. Ces artistes ont en commun des mémoires qui leur ont été transmises par leurs parents et grands-parents d’origine ou par des mémoires différées et appropriées selon chacun, devenues une matière considérable de leur expression artistique. Pour cette raison, ils sont appelés « artistes en condition de postmémoire ». Actuellement, il s’agit de deux générations d’artistes qui jouent un rôle audacieux et innovant sur la scène artistique européenne contemporaine. Étant donné la nature de leurs œuvres, ces artistes sont porteurs d’un message aussi urgent que nécessaire et leur démarche transnationale et trans-territoriale porte en elle une énergie combative face à l’héritage du colonialisme et du racisme, ainsi que devant l’enjeu d’une véritable décolonisation des canons ou encore la nécessité d’une réécriture des histoires d’Afrique et d’Europe, et pas seulement de l’Histoire de l’Art.

Le livre contient également une introduction et une postface présentant le corpus théorique nécessaire à la compréhension des essais ainsi qu’une importante iconographie des œuvres des artistes concernés. La couverture est l’image d’une œuvre de John K. Cobra.