La quatrième séance du cycle de conférences Parcours d’intellectuels en exil : un humanisme sans frontières, a eu lieu le 13 juin à la FMSH, avec pour thème : « L’exil » .

Álvaro Vasconcelos, modérateur de cette rencontre, a posé des questions sur les connexions entre les intellectuels, les Lumières et le totalitarisme, en lien avec l’ouvrage « L’opium des intellectuels » de Raymond Aron.

Lun Zhang, est arrivé en France à l’âge de 28 ans suite aux évènements de Tiananmen (1989), accompagné d’autres exilés. Il a expliqué les raisons qui l’ont conduit à choisir de rester en France, au lieu de partir ailleurs. Ainsi, non seulement il pouvait accompagner les importants changements politiques et sociaux qui avaient lieu en Europe mais aussi, il a rappelé qu’il considérait la France comme le berceau des Lumières et que ce pays était une référence pour les intellectuels.

Il a évoqué et rendu hommage à ceux qui l’ont accueilli en France, en particulier Alain Touraine dont il a souligné « l’hospitalité intellectuelle » et son travail de directeur de thèse. Depuis, il travaille sur les intellectuels en Chine, sa thèse ayant été publiée sous le titre « La vie intellectuelle en Chine depuis la mort de Mao » chez Fayard en 2003.

Émilie Frenkiel, dont les recherches portent sur la politique chinoise contemporaine, a interrogé Lun Zhang sur plusieurs thèmes qui se rapportaient à la conférence en particulier la question de l’identité. Pour Lun Zhang, l’exil signifie l’éloignement du lieu natal et des proches, une perte de familiarité mais aussi la possibilité de créer une nouvelle familiarité. C’est ainsi qui émerge une « identité multiple ».

Álvaro Vasconcelos, modérateur de cette rencontre, a posé des questions sur les connexions entre les intellectuels, les Lumières et le totalitarisme, en lien avec l’ouvrage « L’opium des intellectuels » de Raymond Aron.

Zhang a évoqué ensuite comment pendant de nombreuses années les moyens de communication auxquelles il a pu avoir accès lui ont permis de continuer d’être un observateur engagé des évolutions de la Chine.

Un sujet récurrent de ce cycle de conférences est celui de la contribution des exilés pour la société d’accueil. Selon Lun Zhang, ils contribuent non seulement à l’enrichissement du paysage culturel, mais permettent aussi de rappeler aux gens du pays d’accueil la fragilité de la liberté afin de la protéger.

La question de la maitrise de la langue du pays d’accueil a aussi été centrale – pour Lun Zhang elle est même une question existentielle, qui peut se traduire facilement par un silence imposé. En conséquence, l’accueil des exilés n’est pas seulement un accueil des personnes, mais aussi de leur parole, de leurs idées. 

Rapport de Pedro Lopes et Catarina Cerqueira

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Vues de la conférence L’exil : comme libération et réinvention de l’identité © Isabel de Barros

Cycle de conférences “Parcours d’intellectuels en exil : un humanisme sans frontières” à l’initiative d’Álvaro Vasconcelos est organisé par la Fondation Calouste Gulbenkian – Délégation en France et la Fondation Maison des sciences de l’homme (FMSH).