Intellectuels français en exil : les implications de l’hospitalité

par Joël Roman et Vassiliki-Piyi Christopoulou

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La deuxième séance du cycle de conférences « Parcours d’intellectuels en exil : un humanisme sans frontières », qui a eu lieu le 18 avril à la FMSH, s’est déroulée autour du thème :  « Intellectuels français en exil : les implications de l’hospitalité ».

Joël Roman, philosophe et essayiste, et Vassiliki-Piyi Christopoulou, maîtresse de conférences dans le domaine de la psychologie ont lancé le débat avec leurs interventions.

Joël Roman a commencé par évoquer la briève expérience d’exil d’intellectuels français pendant la Seconde Guerre mondiale, surtout aux États-Unis. Cependant, le débat a eu fondamentalement comme point de départ l’idée de « la France en tant que terre d’asile », les implications de l’hospitalité étant au cœur de la discussion.

Certains noms centraux pour ce débat ont été évoqués, tels que : Kant, dont l’œuvre « Vers la paix perpétuelle, esquisse philosophique » reste centrale pour cette discussion ; Paul Ricoeur et Jacques Derrida, dont les travaux sur l’hospitalité  nous fournissent des pistes de réflexion essentielles.

Vassiliki-Piyi Christopoulou a rappelé les origines grecques de la question de l’hospitalité, très présente déjà dans les écrits d’Homère. Dans une approche psychanalytique, la question du travail de la mémoire a également été évoquée.

Joël Roman a mis en lumière la nécessité de réfléchir autour des catégories de nationalité et de citoyenneté, dans le cadre d’une tension entre l’exigence universelle de l’hospitalité et le contrôle des frontières par les communautés politiques instituées.

L’idée de la finitude de l’espace – que la terre n’est pas extensible à l’infini – acquiert aujourd’hui une importance particulière, notamment face aux crises liées au changement climatique. Cette question a été marquante pour le débat, notamment puisqu’elle oblige à penser les distinctions juridiques entre exilés et migrants économiques, dans ces nouvelles complexités.

Un aspect important soulevé au long de la discussion a été le fait que des exilés peuvent aussi être contraints à des nouveaux exils, comme a été le cas pour Hannah Arendt, d’abord exilée en France et ensuite aux États-Unis, au moment de l’occupation. Hannah Arendt pour qui l’hospitalité était étroitement liée au « droit d’avoir des droits », principe qu’elle a formulé, dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale, évoquant la condition des apatrides.

Dans le débat qui a suivi, il a été souligné que la théorie du grand remplacement était une construction idéologique, sans aucun fondement dans la réalité, comme le montrent les études récentes sur le pourcentage d’immigrés en France.  Le nationalisme identitaire n’est pas seulement une négation du principe de l’hospitalité, mais aussi une menace pour la démocratie et la paix.

Rapport de Catarina Cerqueira

Vues de la conférence Intellectuels français en exil : les implications de l’hospitalité © Isabel de Barros

Le cycle de conférences « Parcours d’intellectuels en exil : un humanisme sans frontières » à l’initiative d’Álvaro Vasconcelos est organisé par la Fondation Calouste Gulbenkian – Délégation en France et la Fondation Maison des sciences de l’homme (FMSH).

En savoir plus sur le cycle de conférences

 

     

 

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