Photos de Pauliana Valente Pimentel et Sandra Rocha

En 1891, Calouste Sarkis Gulbenkian, industriel, grand collectionneur d’art et philanthrope, avait 22 ans quand il partit à la découverte de la Transcaucasie – les terres au-delà de la chaîne du Caucase, sur le territoire de la Géorgie, l’Arménie et l’Azerbaïdjan, y compris l’enclave du Nakhitchevan. De ce périple naquit sa première œuvre, La Transcaucasie et la Péninsule d’Apchéron – Souvenirs de voyage, où le jeune Gulbenkian décrit ses impressions sur chaque étape de son voyage. Pour Calouste Gulbenkian, il était important de connaître de près les dernières générations de la région et contempler la renaissance industrielle qui, à cette époque, venait de transformer la Péninsule d’Apchéron. C’est lors de ce voyage en Transcaucasie que le jeune Gulbenkian observa pour la première fois les champs de pétrole de Baku, et devint un pionnier en matière de développement pétrolifère dans le Moyen Orient.

Son œuvre La Transcaucasie et la Péninsule d’Apchéron – Souvenirs de Voyage,  constitue le point de départ du projet de Sandra Rocha et Pauliana Valente Pimentel : réaliser le même voyage en mai 2009 que celui de Calouste Gulbenkian, en publiant également un livre en 2011,  avec pour objectif la construction d’une mémoire visuelle. Il s’agit d’un hommage à Calouste Gulbenkian, au fil de situations de la vie quotidienne, où la déambulation naît du mélange éclectique des individus, des paysages et des intérieurs. Pour les photographes, la véritable perception et l’émotivité qu’ils peuvent avoir ressenties en visitant le Caucase ne découlent pas de la connaissance des caractéristiques physiques de l’endroit, mais bien de la perception qu’il y a une histoire derrière cet espace, et dans ce cas précis, c’est l’histoire de Calouste Sarkis Gulbenkian.