Rencontre avec Gabriela Albergaria
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Rencontre dans le cadre de l’exposition « What is the color of green ? » présentée à la Bibliothèque Gulbenkian.
Cette rencontre réunira Marie Rebecchi, le duo curatorial Bored Curator United – BCU (Silvia Guerra et Chiara Vecchiarelli) en dialogue avec l’artiste Gabriela Albergaria.
Dans les locaux de la bibliothèque de la Fondation Calouste Gulbenkian – Délégation en France et en dialogue avec ses collections, Gabriela Albergaria présente une œuvre dont la préparation a été précédée par un atelier de dessin conduit par l’artiste dans le parc de la Cité Universitaire de Paris. Où sont les couleurs ? Dans le monde comme Bergson le pensait, où dans notre esprit ? Ou alors, peut-être, dans un entre-deux qu’il est à nous d’engendrer ? À partir du moment où nous regardons le vert, où notre conscience écologique se fait perceptive, quelles sont les verts que nous voyons ? Comment traduire en image ces couleurs aussi différentes entre elles qu’elles sont en communication les unes avec les autres ? Dans cette marge qui devient l’espace de l’œuvre, dans l’expérience du dessin comme pratique poétique et collaborative, le vert s’ouvre à tout un éventail de possibilités, devenant l’image même d’un possible partagé, d’une nature qui nous constitue, conçue en-deça de toute séparation.
En dialogue avec les commissaires de l’exposition Silvia Guerra et Chiara Vecchiarelli, et avec la chercheuse Marie Rebecchi, l’artiste nous conduit au cœur de sa pratique.
Revoir la rencontreLe travail de Gabriela Albergaria implique un territoire : la nature. Une nature manipulée, plantée, transportée, mise en hiérarchie, cataloguée, étudiée, ressentie remémorée à travers l’exploration continue des jardins en photographie, dessin et sculpture. L’artiste considère les jardins comme des constructions élaborées, des systèmes de représentation et des mécanismes descriptifs qui incarnent un ensemble de croyances fictives utilisées pour représenter le monde naturel. Les jardins sont également des environnements dédiés aux loisirs et aux études, aux processus culturels et sociaux qui produisent une compréhension historique de ce qu’est la connaissance et de ce qu’est le plaisir. Plus généralement, les images de jardins et d’espèces végétales employées par l’artiste sont utilisées comme des dispositifs pour révéler des processus de changement culturel à travers lesquels se produisent des visions de la nature. Médiatisés par des systèmes de représentation, ils génèrent différentes versions de ce que nous considérons comme un paysage―lui-même un système complexe de structures matérielles et de hiérarchies visuelles, de constructions culturelles qui définissent le cadrage de notre champ visuel. Depuis 1999, Albergaria expose régulièrement dans le monde entier.
Les expositions personnelles et installations récentes incluent : Nature Abhors a Straight Line (Culturgest Lisboa, 2020 – 2021) ; Oréades (Embassade du Portugal à Brasilia, 2021) ; Natures’s Afterlives (Sapar Contemporary, New York 2021) ; …an adventure in which humans are only one kind of participant… (Galeria Vera Cortês, Lisbonne, 2019) ; Ridge and Furrow (Vala e Cômoro) (Jardin des peintres/Jardin botanique du centre d'art Casa da Cerca, Almada/Lisbonne, 2019).
Les expositions de groupe incluent : Zona da Mata (Part I MAM, Museu de Arte Moderna de São Paulo, Part II Mac/USP Museu de Arte Contemporânea, da Universidade de São Paulo, 2021) ; Drawing Power – Children of Compost (Frac Picardie et Drawing Lab Paris, 2021) ; No Reino das Nuvens – Os Artistas e a Invenção de Sintra (MU.SA Museum of the Arts of Sintra Prickley, 2021) ; Tudo o que eu quero – Artistas portuguesas de 1900 a 2020 (Fondation Calouste Gulbenkian, 2021) ; Land Ho, Galeria Ponce+Robles, 2021 ; Voisin de Campagne #2 (Matter-of-Fact / Les pieds sur terre) (Normandie, 2021) ; Tree Time (MUSE – Musée de la science de Trento, Italie, 2020-2021).
Les résidences incluent le Wave Hill Public Garden and Cultural Center (Winter Workshop 2012), le Jardin botanique de l’Université d’Oxford en collaboration avec la Ruskin School of Drawing and Fine Art, Oxford (2009-2010), la Villa Arson, le Centre National d’Art Contemporain, Nice, France (2008).
www.gabrielaalbergaria.com
Bored Curators United (BCU) est un duo curatorial fondé par Silvia Guerra et Chiara Vecchiarelli en 2021 auquel participe également Raquel Estrocio en tant que scénographe. BCU naît de l’exigence d’exposer l’art contemporain durant une période de restrictions et de limitation de l’accès aux lieux d’art, au cours de laquelle la priorité a été donnée à l’univers dématérialisé du digital. BCU s’est donné comme tâche initiale celle d’ouvrir des interstices de physicalité dans un espace publique qui s’est restreint considérablement en raison des mesures sanitaires imposées par la pandémie. BCU ne possède pas de lieu permanent d’exposition : sa mission est celle de remplir des lieux temporairement désaffectés qui se situent à l’interface entre le privé et le publique, mais aussi celle de compléter le programme d’institutions afin d’intégrer ou déplacer leur regard vers la dimension collective et poétique de l’art. Le première série d’expositions de BCU a pris le nom de Cinéma du présent d’après le livre-poème de la poétesse canadienne Lisa Robertson, ayant à son tour emprunté ce titre au cinéaste portugais Pedro Costa. Chaque exposition du Cinéma du présent est conçue comme une séance d’images qui s’affichent sur les vitres de la ville, faisant signe d’un coté vers la dimension cinématique de la ville comme dispositif de vision, et de l’autre vers la capacité des image de suggérer, même dans l’arrêt de l’image photographique, le mouvement de la vie qui ne cesse de nous traverser.
Silvia Guerra
Critique d’art et commissaire d’exposition, Silvia Guerra a étudié l’histoire de l’art à Coimbra (Portugal) et à l’Université Ca’ Foscari de Venise (Italie). Après avoir été responsable de la section d’internationalisation de l’art contemporain pendant trois ans à l’institut des arts du ministère de la culture portugais, produisant les pavillons nationaux portugais avec des artistes tels que Pedro Cabrita Reis (2003) et Helena Almeida (2005), Guerra a entamé son activité de commissaire indépendante en 2006, ce qui a débouché sur les expositions suivantes : Under Hitchcock (Solar, Vila do Conde, 2007), Les Sans Nom – Portrait d’un pays sans signature (Trafico, Lisbon, 2009) et Lectures en Temps de Crise (Porto, Loulé, Lisbonne, Paris, 2009-2010). Dans ce dernier projet de conservation, Guerra s’est demandé comment exposer des idées plutôt que des oeuvres d’art et comment remplacer les références théoriques du début du siècle par des nouvelles, telles que celles formulées par Boris Groys, Giorgio Agamben ou Peter Sloterdijk. Guerra est directrice artistique de Lab’Bel depuis 2010. Elle était la commissaire des expositions collectives suivantes : Rewind (La Maison de La vache qui rit, 2010), Art for Life / Art for a Living (Barcelone, 2011), Au Lait ! Quand l’art déborde (La Maison de La vache qui rit, 2012), Touching the Moon (Galerie 5, Angers 2012), Histoires Sans Sorcières (LMVQR, 2015), La Collection mise à nue par ses artistes, même, (2016), Metaphoria I (Museu Arqueologico de Guimarães, Portugal, 2012), Metaphoria II (Athènes, 2013). Elle fut également la commissaire de trois projets monographiques de Lab’Bel dans le cadre de son programme d’exploration de la conjoncture entre l’art et certains des édifices emblématiques de l’architecture moderniste : The World Trapped in the Sel : Mirrors from Windows Stefan Brüggemann au pavillon Mies Van der Rohe à Barcelone (2011), The Light Hour : Haroon Mirza à la villa Savoye Le Corbusier à l’été 2014, et La Politesse de Wassermann de Laëtitia Badaut Haussmann à la Maison Louis Carré en 2017. Metaphoria III (104, Paris, 2019), Time Capsules (Beaux-Arts de Paris, 2021) et Elle rit (Palais de Tokyo, 2021). En 2021 elle crée avec Chiara Vecchiarelli et Raquel Estrocio, Bored Curators United, avec la série Cinéma du Prèsent, nom emprunté à l’ouvre homonyme de la poète canadienne, Lisa Robertson.
Chiara Vecchiarelli
Chiara Vecchiarelli est chercheuse, critique d’art et commissaire d’exposition. Elle enseigne l’Esthétique et la Philosophie de l’art à l’Université Sorbonne Nouvelle et au Paris College of Art, et a conçu le séminaire de recherche Le Présent de l’image à l’École normale supérieure de Paris où elle conduit sa recherche doctorale autour de la fonction vitale de l’image à la lumière d’une ontologie de la relation. Elle a précédemment travaillé la notion de désœuvrement dans l’œuvre d’art sous la direction de Giorgio Agamben étudiant à Venise et à l’NYU. Elle a participé à la dOCUMENTA (13) en tant que Curatorial Researcher et curatrice de la Research Section (2012-2009) ; elle a été commissaire pour le programme d’expositions de la Fondation Emily Harvey, NYC (2013-2012) ; elle conçoit pour la Fondation Pinault – Palazzo Grassi, le programme de conférences de philosophes et de projections de films d’artistes L’Image-chose (Venise, 2016) ; elle est co-commissaire au Public Program de la Biennale d’Istanbul (2015) ; elle conçoit les programmes de performances Performing the Gallery et Spacetime Lectures (Musée MAMo, sept musées scientifiques de la ville de Bologne et sa foire d’art, 2018-2017). Elle est également le commissaire de Heels (Flash Art, Milan, 2021) ; Soft Hair (Paris, 2021); Beyond the Face (Pietrasanta, 2021) ; Ups and Downs of a Flipped Planet avec Iván Argote, Eliza Douglas et Jojo Gronostay (Vienne, 2020) ; Arrivederci (Musée MAN, Nuoro et Musée de la Villa Croce, Gênes, 2016) ; A House Freed from its Floors (MeetFactory Prague, 2015) ; Simone Forti : Dance Constructions, a Logomotion and a Reading (Palais des Arméniens et Fondation Bevilacqua La Masa, Venise, 2010 ) ; Cage-Kaprow-Fluxus (Palais des Arméniens, Venise, 2009) ; In Between-Arada-Tra avec Antoni Muntadas, (Tophane-i Amire, Istanbul Capital of Culture 2010 ; Floating World (Palais des Prisons, Venise 2008). Elle a écrit de nombreux essais, articles et édité des livres pour Sternberg Press, Hauser & Wirth Publishing, Éditions des Beaux Arts de Paris, Flash Art, Humbodlt Books, Mousse Publishing, Nero, Cura, Skira entre autres. Elle a collaboré en tant que commissaire au prix Maxxi-Bulgari et au prix Furla. Elle est membre du comité de coordination du Forum permanent de l’art contemporain italien et fait partie du comité de rédaction de Oboe - Journal on Biennials and Other Exhibitions. En 2021, avec Silvia Guerra et Raquel Estrocio elle crée Bored Curators United et assure avec Guerra le commissariat du programme d’expositions Cinéma du Présent.
Marie Rebecchi est maître de conférence en Esthétique et Histoire du cinéma à l’Université de Aix-Marseille et membre du LESA. Après des études de philosophie en Italie elle a poursuivi son travail de recherche et enseignement en France (à l'EHESS et à Paris 3 Sorbonne Nouvelle).
Avec Elena Vogman et Till Gathmann, elle a organisé les expositions Sergeï Eisenstein. The Anthropology of Rhythm (Nomas, Rome, 2017), Eccentric Values after Eisenstein (Espace Diaphanes, Berlin 2018), et en a co-dirigé la publication (NERO, 2017). Son livre Paris 1929. Eisenstein, Bataille, Buñuel (Mimésis, Images médiums, 2018) retrace l'histoire d'une série de rencontres qui ont eu lieu entre 1929 et 1930, lors du séjour de Sergueï Eisenstein à Paris.
Avec Teresa Castro et Perig Pitrou elle a co-dirigé le livre Puissances du végétal et cinéma animiste. La vitalité révélée par la technique (Les presses du réel, 2020).
Avec Antonio Somaini et Éline Grignard elle a organisé l’exposition Time Machine. Cinematic Temporalities (Parme, 2020) et en co-dirige la publication (Skira, 2020).
En février 2021 elle a organisé le marathon de clôture du Festival Hors Pistes (L'écologie des images - Le vivant révélé par la technique) au Centre Pompidou (Paris).
Pour l’année 2020-2021 elle a été chercheuse invitée à l’Université de Lausanne (Faculté des Lettres, Section d’histoire et esthétique du cinéma) et travaille sur le projet “The kaleidoscope. Optics, Abstraction, Psychedelia”.