«”Serenata Açoreana”, de 1940, l’un des rares titres de l’époque à faire une référence explicite aux Açores, nous apporte manifestement des nouvelles non pas du paradis mais de sa perte, avec une Eve assujettie et blessée et un Adam chasseur (?), les corps entourant un bras de mer, dont les deux rives sont réunies par la traversée d’une figure lyrique. C’est une œuvre peinte entre deux expectatives, entre la peur et le doute suscités par deux guerres, l’une qui s’était mal terminée, la guerre d’Espagne, l’autre qui commençait très mal, la deuxième guerre mondiale. Cette confusion des époques, sous forme de métaphore biologique, surgit dans une œuvre peu connue et peu divulguée, de 1939-40, “O Gasogéneo” qui nous rapporte des nouvelles du chaos, mieux, du déluge, dans un espace où, parmi les plus diverses épaves marines, une figure humaine se dresse et se détache péniblement, alors que son titre nous renvoie directement aux difficultés et aux privations (énergétiques) d’un temps de guerre, alors qui le temps ni la possibilité d’une expectative n’existaient.»

(José Luís Porfírio in António Dacosta. Scène Ouverte, 2007, p. 5)