Comme son titre l’indique expressément

«Comme son titre l’indique expressément, nous nous trouvons devant une sorte de théâtre qui rappelle aussi l’espace fermé de la grotte ou de la caverne platonique; si les planches, bien visibles au premier plan, peuvent, et doivent, être lues comme un lien commun d’origine surréaliste, ce n’est pas seulement en tant que tel que ce théâtre fonctionne, car il est un lieu de miroirs et de vertiges, de convulsions du sens aussi. En tout premier plan, dans un rythme qui accompagne nos habitudes de lecture occidentale, un chien, un loup, tourmente un nébé nu qui, dans son désarroi, saisi le pied droit d’une petite fille tordue et pliée sous les poids – et l’agression – d’un oiseau posé sur son visage, en train de manger ou de picorer sa main gauche. La posture de l’oiseau nous force à inverser, de droite à gauche, le sens de la lecture, dans un mouvement qui, à travers de la main de la petite fille, nous renvoie à une petite scène de guignol que nous pouvons aussi lire comme un trou de souffleur et qui, à notre époque, nous fera irrémédiablement penser à l’écran d’une télévision. Deux témoins regardent par cette petite fenêtre, un homme, visiblement inquiet ou troublé, et une femme entre l’interrogation et l’expextative, fermant le circuit qui commence avec le chien/loup. Tout comme la petite fille, la femme a un oiseau, tout petit celui-ci, posé sur sa tête. Ce premier cercle ou noyau de personnages est entouré d’un deuxième cercle qui souligne les limites physiques de la caverne où tout se déroule : à droite, un accessoire de scène, sorte d’arbre creux, anthropomorphique, face au spectateur, semble nous fixer et fonctionne comme le présentateur de l’ensemble ; l’un des ses bras/branches souligne les limites de la grotte et du tableau, une excroissance tubulaire nous indique le groupe central, tandis que l’autre bras, en flammes, nous renvoie à l’axe de la composition, une figure en pierre qui se détache sur un fond atmosphérique et un long rocher vertical se dressant déjà hors des limites de la caverne. Entre-temps, sur la gauche, apparemment sereine, une femme adossée à un bollard, est la seule figure qui regarde vers l’extérieur, où l’on peut voir le ciel et les nuages et deviner la mer et les rochers. C’est là une scène ouverte que nous ne voyons pas parce que nous obéissons à l’ordre du présentateur ou maître des cérémonies, l’arbre creux qui nous attache aux circuits funestes des personnages rangés dans la scène fermé de la caverne. Tout, tous les personnages nous y enferment, tous, sauf la femme de gauche qui regarde vers l’extérieur ; nous ne pouvons voir ce qu’elle voit, mais nous pouvons le deviner : cette femme-là voit une île!»

(José Luís Porfírio in António Dacosta. Scène Ouverte, 2007, p. 4)


Bibliografia


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